La plupart des personnes qui découvrent mes tableaux bleus me parlent de » mon bleu », de ce qu'elles croient être le bleu Klein, voire le bleu Majorelle. Or, je n'utilise pas un bleu mais des bleus, qui par la superposition des couches successives de pigments créent de la profondeur, une vibration chromatique, de la lumière, une matière veloutée…
Le bleu n'est pas utilisé pour sa portée symbolique, ce n'est pas plus un exercice de style, c’est un outil, une couleur qui associée à des formes géométriques courbes sert une démarche.
Les bleus superposés ou juxtaposés se confrontent à la minéralité du gris, et côtoient la vivacité du vert.
Je marie les bleus pour trouver leurs affinités vibratoires, bleu outremer, bleu de Prusse, bleu indigo, bleu phtalocyanine, bleu anthraqinone etc.
Celui qui regarde les bleus peut se sentir absorbé par ce qu'il pense être un bleu ultramarin, et plonger dans les abysses, mondes sous-marins où se rejoignent les eaux souterraines. Certains y voient même cette faune abyssale capable d’émettre de pâles signaux bleu-vert, que l'on appelle bioluminescence.
Ce que je recherche c'est la vibration de la couleur, qu'elle soit solaire éclatante, ou profonde et intime, et ce que chaque œuvre génère au-delà de son cadre, dans l’œil de celui qui la regarde…
Je considère que mes tableaux ont besoin de silence autant qu'ils en génèrent.
Si le silence avait une couleur, ce serait sûrement le bleu…
Muriel Lhermet.
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