GÉOGRAPHIE INTIME
Mon travail a évolué. J’ai essayé de sortir de l’épaisse matière. La matière est toujours là, mais plus légère. Du coup la couleur est devenue plus présente, moins pâteuse, plus liquide. Peu à peu le bleu s’est imposé, dans son immense variété. Si mon travail d’avant était une recherche de minéralité, celui-ci est une recherche vers la légèreté, vers l’aérien et l’aquatique.
Même si chaque tableau reste sans titre, il m’a semblé important de nommer l’ensemble : « Géographie intime ». Pour moi toute création touche à l’intime, au plus profond de soi. Ma peinture et aussi ma sculpture parle de moi. Géographie car chaque tableau est un paysage intérieur qui correspond à différentes étapes, différents instants de ma vie. C’est un reflet, un aperçu de mes affects, de mes émotions. Chaque paysage finit par former un ensemble, une carte de l’intime. Il existe une correspondance, une connivence entre chaque toile. Un dialogue s’est installé presque à mon insu. Les choses nous échappent suivant des méandres où l’inconscient est toujours présent.
Dans ce processus de création un aller-retour s’installe alors entre cet inconscient et le conscient. Ce travail se fait dans la lenteur, il navigue entre le hasard, le lâcher prise, l’imprévu, la surprise dans un premier temps et une recherche d’harmonie entre formes, traits et couleurs dans un second temps.
Avec le temps la matière revient presque malgré moi, ainsi que des carrés lumineux. J’ai essayé à un moment de les supprimer de mon travail mais ils s’imposent à moi. Ils sont devenus ma signature. Ils peuvent prendre différentes formes jusqu’à créer un cadre dans la toile.
Ce travail est toujours ouvert pour celui qui regarde, j’essaie de ne rien imposer. Il existe un espace de rêverie pour chacun, pour voir, interpréter ou simplement ressentir.
GÉOGRAPHIE INTIME
Exposition du 30 juin au 16 juillet 2018
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