Bernard le Nen
Vit et travaille à Lasalle dans le Gard.
Déjà 30 ans d’atelier et d’expositions, je ne sais si je suis devenu peintre mais si la figuration est encore à l’ordre du jour, si l’imaginaire guide encore mon esprit et ma main, si le dessin est encore à la base de tout, la peinture est devenue plus savante, plus réfléchie, plus attentive à la couleur, à ses nuances, à ses transparences.
Elle m’entraîne aujourd’hui vers des tonalités sombres, sourdes, aux portes de la nuit, des rêves et de la mort. La lumière est rare mais précieuse. Auparavant mouvantes et multiples, les figures se sont posées, souvent uniques elles retrouvent aujourd’hui les pauses et les regards des fascinants portraits d’un autre âge, d’un autre monde.
La peinture toujours en mouvement, chaque jour recommencé à l’unisson d’une vie, du temps qui passe et nous apporte expérience et force.
Bernard Le Nen, juin 2015.
On entre dans les peintures de Bernard le Nen comme on entre dans une salle de spectacle. Le peintre impose dans ses toiles le silence et l'obscurité comme dans la salle pour que la représentation puisse avoir lieu. Spectateur avide d'images rassurantes, passe ton chemin.
Cette peinture n'est pas faite pour séduire ou amuser la galerie. Bernard le Nen nous invite à prendre place dans un curieux théâtre d'ombres, à lâcher prise et à quitter sa raison pour se laisser embarquer dans un étrange voyage au bout de la nuit. A cette condition seulement la magie pourra fonctionner. Tous les fantômes pourront apparaître.
…Malgré la profonde mélancolie qui imprègne son oeuvre, on devine la jubilation du dessinateur à faire proliférer son intrigant théâtre ainsi que son plaisir à parer ses créations graphiques d'une palette riche en couleurs raffinées et subtiles pour leur apporter densité et mystère. Chacun des personnages de cette machinerie onirique nous invite à nous confronter à nos peurs, nos angoisses, nos terreurs, nos craintes, nos fantasmes pour jouer au mieux son propre rôle dans le théâtre de la vie.
Extraits d'un texte de Michel Foucault pour Vivre l'art Magazine.